samedi 31 août 2013

DOCUMENT AUDIO POUR LE NIVEAU B2+ (Pascale) :



 Pascale fait du shiatsu ! (partie 2)




Depuis quelques années, Pascale pratique le shiatsu, une technique de thérapie et de détente issue des médecines traditionnelles japonaises et chinoises. Elle m’en a parlé dans une longue interview dont vous pouvez écouter la première partie ici. Voici maintenant la seconde partie de son interview.






DOCUMENT AUDIO (7 minutes 07) :

Tout d’abord, écoutez l'interview une première fois, pour comprendre de quoi parle Pascale.



QUIZ :
Puis, avant d’écouter de nouveau l’interview, lisez les questions du quizz qui vous indiquent quelles informations vous devez comprendre.

Ensuite, écoutez encore l’interview et faites le quiz en même temps.


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TRANSCRIPTION :

Enfin, lisez la transcription (en écoutant l’interview une dernière fois) pour mieux comprendre comment Pascale s’exprime.

Gabrielle : Voilà où tu en es aussi…

Pascale : Voilà où j’en suis… Euh… le protocole de base maintenant, je le, je le connais, entièrement. C’est un peu comme, c’est assez chorégraphique, finalement. Quand on connait la chorégraphie, c’est-à-dire quand on commence, où on va, toutes les étapes du protocole (1), ensuite, on peut se concentrer sur l’intention, parce que finalement, le shiatsu, bien sûr, il faut être bien placé, parce que sinon, on n’agit pas très bien sur la personne et même, on peut lui faire mal si on n’est pas bien placé. Mais, même si on est un peu approximatif parfois, si l’intention est là, ça passe. C’est de l’énergie, c’est un flux énergétique. Notre corps est, est parcouru (2) de, de flux. Il y a le sang, il y a l’eau, dans notre corps, et tout ça, c’est comme la Loire (3), il y a un sens, un y a un rythme et voilà, les liquides, entre guillemets, « avancent tout seuls » et ce qui fait avancer les liquides, oui, il y a la « pompe » du cœur mais tout… c’est l’énergie qui fait bouger les choses. Et dans notre corps, c’est pareil. Et parfois, l’énergie est, est bloquée quelque part, d’où un problème. Voilà, on peut avoir mal au ventre, si c’est un mal chronique (4), euh, ça veut dire qu’il y a une énergie qui est coincée là. Le, le flux est bloqué, il y a un nœud, il y a un blocage, c’est comme un barrage (5), voilà, comme sur le Loire, si on met un barrage sur la Loire, l’eau ne passe plus, ce n’est plus fluide. Et l’objectif du shiatsu, c’est de fluidifier (6) le passage de l’énergie. Et quand l’énergie circule, voilà, il y a plus de bouchons, c’est comme les voitures, il y a plus de bouchons (7), il y a plus de trafic, et ça, ça, ça roule tout seul. Voilà, c’est la voiture qui roule toute seule. Et l’énergie, c’est pareil, il faut lever les barrages, faut trouver la clé, comment lever le barrage, où est-ce que j’ai mal, pourquoi j’ai mal. On essaie avec tout un tas de pression, avec la chaleur des mains, il y a tout un tas de systèmes pour essayer de, voilà, lever ce barrage-là. Et hop, ça y est, l’eau repart, l’eau de la Loire repart. Et l’énergie repart et ça va mieux.

Gabrielle : Donc ça t’apporte… Pour résumer, pour finir, ça t’apporte ?

Pascale : Ah, ça m’apporte… Moi, ça, ça a changé énormément de choses dans ma vie, physiquement, et puis une, une vision de la vie, des valeurs aussi, une façon de vivre, enfin, ça a changé beaucoup, beaucoup de choses. Déjà en tant que receveur, parce qu’au départ, j’étais uniquement receveur. Et le, le fait d’être touchée, par des mains inconnues, c’est déjà quelque chose d’étrange, c’est pas commun. On n’a pas une culture du toucher en France. On touche pas facilement les personnes, euh, même les personnes proches, même les amis, même la famille. C’est rare quand on pose la main sur une épaule, quand on entoure de ses bras, c’est pas si commun. On pense que si parce qu’on fait la bise en France mais finalement, il y a une distance.

Gabrielle : Il y a que ça, il y a que la bise, finalement…

Pascale : Oui. Et encore, la bise, le corps est un peu, est pas très près, on s’approche pas tant que ça de la personne quand on fait la bise, on se penche pour faire la bise. Mais on, on touche pas le reste du corps, parce que, je sais pas, peut-être qu’on pense que c’est un peu une intrusion (8) dans le, la zone de la personne, je ne sais pas. Et le fait de, d’être touche par des mains inconnues mais bienveillantes (9), parce que c’est ça aussi le shiatsu, on veut du bien pour la personne, ça change déjà beaucoup de choses et, au-delà de ça, évidemment, le shiatsu en lui-même m’a fait beaucoup de bien au niveau énergétique. Moi, ça m’a débloqué certaines douleurs aussi, évidemment. Mais pas que (10). C’est-à-dire que, lorsque j’ai commencé à pratiquer, je me suis rendu compte que pratiquer faisait autant de bien que recevoir. Donner fait autant de bien que recevoir. Et ça aussi, c’est quand même quelque chose d’assez incroyable à découvrir. Même, ça peut paraître comme une formule mais quand on le découvre comme ça très concrètement, c’est une leçon pour tout le reste. Pour tout ce qui se passe dans la vie, on sait, en tout cas, je sais que donner fait autant de bien que recevoir. Ça, je l’ai appris avec le shiatsu. Ce que j’ai appris aussi, et ça m’a beaucoup servi par la suite, c’est que lorsqu’on apprend à pratiquer, c’est-à-dire lorsqu’on est donneur, la première chose à faire, c’est de se placer, on s’occupe d’abord de soi, on se place correctement, pour être bien. Et une fois que je suis bien, bien placée, à ma place, à l’aise, dans ma posture, là, je peux agir sur la personne. Et la personne sera bien de toute façon parce que moi, je suis en place. Et quand j’ai appris ça d’une façon très concrète dans les premiers cours, là aussi, je l’ai appliqué, je l’ai compris, et je l’ai appliqué à l’ensemble de ma vie, c’est-à-dire que, on est bien avec les autres quand on est bien, d’abord, avec soi-même. Et ça, c’est pas forcément facile à comprendre. Souvent, on veut que les autres nous aiment, on veut faire bien, et, et, voilà, on pense surtout au jugement de l’autre, et on veut pas forcément faire de mal, enfin, il y a toute, toute une problématique comme ça. En tout cas pour moi, après je sais pas si c’est, sûrement sur les au… chez les autres aussi, je pense, j’espère ne pas être la seule. Et donc on a  tendance, en tout cas certaines personnes, on a tendance à s’oublier au détriment des autres (11), en pensant que c’est un acte généreux et finalement, ça peut être un acte maladroit. Donc il faut d’abord, moi je l’ai découvert comme ça : quand on sait où on est placé, qui on est, quand on est cohérent avec soi, c’est là qu’on peut donner, mais bien. Donner bien. Et, et, je crois vraiment qu’il y a… En tout cas, ça s’applique vraiment au shiatsu parce que quand on est mal placé et qu’on touche la personne, la personne ne va pas ressentir du bien-être, parce que la personne qui la touche elle-même n’est pas bien. Et aussi, on peut lui faire mal. Moi-même je suis mal placée, ma main, mon pouce (12) est fatalement mal placé, et la pression ne va pas être bonne, et cette pression-là peut faire mal. Donc tu vois, il y a des leçons comme ça, de shiatsu… ça fait écho avec l’ensemble des relations avec les autres dans la vie, tu vois, c’est très relationnel, le shiatsu, tu touches quelqu’un et tu te fais toucher par quelqu’un. Donc c’est, c’est pas anodin (13), ça peut être curieux au départ et finalement, je crois que les, les personnes s’habituent très vite. On se dit « Oh la la, lui, ou elle, elle va me toucher, la fesse (14), ou elle me touche la cuisse (15), j’aime pas qu’on me touche la cuisse » et finalement, euh, ça passe très bien, parce que l’intention, l’intention est bonne et je crois que les gens ressentent quand l’intention est bonne. Donc ils laissent passer, ils acceptent.

Gabrielle : Super, eh ben, je te remercie énormément pour cet entretien.

Pascale : De rien, mais je t’en prie !





Remarques de vocabulaire :

1)    Le protocole = le déroulement détaillé des séances de shiatsu, avec les gestes à faire, l’ordre dans lequel ils doivent être faits, etc.

2)    Parcourir = traverser.

3)    La Loire = le fleuve français qui est le plus long. Pascale habite à Tours, ville qui est traversée par la Loire !

4)    Un mal chronique =  une maladie / une douleur, qui dure longtemps, qui se développe lentement (le contraire = « une maladie / une douleur aiguë »).

5)    Un barrage = un ouvrage hydraulique qui a pour objet de relever un plan d’eau, d’accumuler ou de dévier l’eau d’une rivière ou d’un fleuve.

6)    Fluidifier = rendre fluide (faire circuler avec facilité et harmonie).

7)    Des bouchons = (sur la route) « des embouteillages », lorsque le trafic est bloqué. Mais un bouchon est souvent un objet qui ferme ou qui bloque le passage de quelque chose. Un bouchon est notamment l’objet qui permet de fermer une bouteille du type bouteille de vin. Le verbe « boucher » signifie « fermer » ou « rendre hermétique ».

8)    Une intrusion = le fait de s’introduire sans en avoir le droit dans un lieu, au sein d’un groupe. Mais ici, c’est le fait de trop de rapprocher du corps de l’autre.

9)    Bienveillant(e) = l’adjectif correspondant au nom « bienveillance », sentiment par lequel on veut du bien à quelqu’un.

10)  Mais pas que = « Mais pas seulement » (car « ne…que » signifie « seulement » ; et « ne… pas que… » signifie « pas seulement »).

11)  Au détriment de = « au désavantage de », « au préjudice de ». Pascale veut dire que si on ne pense pas assez à soi, cela va avoir également des conséquences négatives sur notre relation aux autres.

12)  Le pouce = le plus gros des doigts. Dans l’ordre, en partant du pouce, les doigts de la main se nomment : « le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire, l’auriculaire ».

13)  Anodin = (ici) sans importance, insignifiant. Si ce n’est pas anodin, c’est ce que cela a de vraies conséquences, éventuellement négatives.

14)  La fesse = une partie du corps – la moitié du derrière ou du postérieur.

15)  La cuisse = une partie du corps – la partie supérieure de la jambe.





dimanche 18 août 2013

DOCUMENT AUDIO POUR LE NIVEAU B2 (Pascale) :





Pascale fait du shiatsu ! (partie 1)



Depuis quelques années, Pascale pratique le shiatsu, une technique de thérapie et de détente issue des médecines traditionnelles japonaises et chinoises. Elle m’en a parlé dans une longue interview. Voici la première partie où elle explique comment elle s’y est mise.









DOCUMENT AUDIO (6 minutes 30) :

Tout d’abord, écoutez l'interview une première fois, pour comprendre de quoi parle Pascale.






QUIZ :

Puis, avant d’écouter de nouveau l’interview, lisez les questions du quizz qui vous indiquent quelles informations vous devez comprendre.

Ensuite, écoutez encore l’interview et faites le quiz en même temps.

Q
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TRANSCRIPTION :

Enfin, lisez la transcription (en écoutant l’interview une dernière fois) pour mieux comprendre comment Pascale s’exprime.

Gabrielle : Alors Pascale, tu fais du shiatsu. Tu pourrais nous expliquer comment est-ce que tu as commencé à en faire ?

Pascale : Oui, bien sûr. J’ai découvert le shiatsu en 2007, fin 2007, je me souviens. C’était pendant l’hiver d’ailleurs et j’étais dans un bar, dans un café, avec une amie. Et quand je suis allée aux toilettes, les toilettes étaient occupées. Donc je devais patienter. Et pendant que je patientais, il y avait de petites affiches sur les murs pour des concerts, pour plein de choses différentes. Et il y avait un tout petit papier accroché au mur. Il y avait d’écrit « séances de shiatsu, 8 euros ». Et, j’ai relevé le numéro de téléphone, et je suis revenue dans le café, entre temps, je suis allée aux toilettes quand même, je suis revenue dans le café et j’ai dit à (j’étais avec une amie), je lui ai dit : « J’ai vu une annonce pour du shiatsu, je ne sais pas ce que c’est. Je vais appeler. C’est 8 euros, c’est pas cher, je vais prendre rendez-vous. » Et je ne savais pas du tout, ce que c’était le shiatsu. Et je ne sais toujours pas pourquoi j’ai pris ce numéro de téléphone. Bref, j’ai appelé, j’ai pris rendez-vous, je suis allée voir la personne, une jeune femme qui, qui avait mon âge. Elle pratiquait chez elle, à ce moment-là. Elle-même commençait l’école de shiatsu. Et en fait, elle cherchait des gens pour s’entraîner à pratiquer. Elle était pas encore professionnelle. Et elle a pratiqué sur moi, donc j’ai découvert. Et ça m’a fait énormément de bien. Et on se… toutes les deux, on se comprenait très bien. Et voilà, c’était l’hiver, j’étais un peu fatiguée, je n’avais pas trop le moral. Et… cette séance m’a fait beaucoup de bien. Et à partir de là, j’ai revu cette personne assez régulièrement, je dirais. On est devenues amies, parce que vraiment on s’entendait bien, donc. L’amitié a amené le shiatsu aussi, c’était lié, les deux étaient, étaient liés. J’étais intéressée par le shiatsu, en tant que, on dit, « receveur ». Donc je, je « recevais » ces, ces séances. Et je sentais que ça me faisait beaucoup de bien. Et en même temps, voilà, attirée par le shiatsu et attirée par cette amitié avec cette amie. Et pendant peut-être deux ans, je, je recevais donc des séances, comme ça, qui me faisaient du bien. Et puis un jour, cette amie-là, donc, elle continuait son école en même temps (donc première année, deuxième année) et elle a eu envie, pendant les séances, de me montrer certains gestes. Euh, elle a, elle a commencé à avoir l’envie de transmettre. Et moi, je commençais à avoir envie de comprendre, parce que je sentais bien qu’il y avait quelque chose de, d’intéressant, quelque chose que je ne connaissais pas et donc voilà : elle a commencé à me montrer, j’ai commencé à apprendre. Et son envie de transmettre a pris forme quand elle a voulu créer un cours. Donc elle, elle continuait l’école, c’est une école de shiatsu à Paris…

Gabrielle : D’accord.

Pascale : Elle continuait sa formation. Et parallèlement, elle essayait de mettre en place ce cours de, de shiatsu, comme un loisir en fait, comme on s’inscrit à un cours de danse, ou à un cours de basket, ou à du sport. Donc, elle, elle a créé un cours pour débutants dans un centre, un centre culturel, donc un centre culturel dans lequel il y avait plein d’autres activités. Et bien entendu, moi, je me suis inscrite au cours, j’ai rameuté des copines, voilà, on a essayé de faire le tour de nos connaissances. Et son cours a commencé. Et donc j’ai commencé à « donner », et maintenant, j’ai terminé ma troisième année avec elle. Donc c’est pas une école, euh…, comment on dit ? « agréée », c’est pas l’école officielle de Paris mais elle, elle est d’une certaine façon rattachée à l’école de Paris, parce qu’elle a terminé maintenant sa formation. Elle est diplômée maintenant de, de shiatsu. Elle est praticienne, elle s’est installée dans un, dans un cabinet, dans son cabinet. Et parallèlement, donc, elle a créé son cours et maintenant, il y a un niveau débutant, un niveau avancé.

Gabrielle : D’accord. Et tu en fais régulièrement ?

Pascale : Alors, les cours, donc c’est de septembre à fin juin. Et, pour le cours avancé, euh, j’ai cours, euh, tous les 15 jours, le mercredi soir. Le cours dure deux heures mais très souvent, on dépasse, parce que, voilà, c’est agréable et puis on… Quand tu as commencé quelque chose, tu as envie d’aller au bout, donc en général, oui, deux heures, deux heures et demie.

Gabrielle : Et alors, en quoi ça consiste, un cours, en quoi ça consiste, le shiatsu, finalement ?

Pascale : Ah, ouais, alors… Le shiatsu, alors, on essaie de pas utiliser le mot « massage » pare que les gens pensent que c’est un peu comme dans les instituts esthétiques où on, voilà, tripote un peu, on masse. C’est pas le massage comme on a l’habitude de, de le concevoir. Là, le shiatsu est une branche de la médecine traditionnelle chinoise, au même titre que l’acuponcture. Et en fait, c’est le même principe que l’acuponcture, sauf que l’acuponcture utilise les aiguilles et le shiatsu utilise la pression des doigts, notamment les pouces, principalement les pouces. Et donc, on ne fait pas de pression n’importe où sur le corps, on suit les « méridiens », ce qu’on appelle les « méridiens ». Notre corps est traversé par des méridiens, de la tête aux pieds, devant, derrière, c’est comme un circuit électronique, en fait, c’est comme plein de petits fils invisibles. Et chaque méridien correspond à des organes. Les organes eux-mêmes sont liés ensemble, il y a des couples d’organes. Et donc les pressions se font sur des points précis, comme les points d’acuponcture, hein, il y a des points précis. Et ces points sont placés sur les méridiens. Donc voilà, suivant… donc il y a un protocole de base, qui est pour le shiatsu de bien-être, donc c’est-à-dire un protocole pour détendre la personne. Et à côté de ça, il y a le shiatsu thérapeutique, où, là, suivant les, les problèmes physiques ou psychologiques aussi de la personne, on va agit sur certains organes en faisant des pressions sur certains méridiens et certains points sur ces méridiens. Donc voilà, ça, c’est ce qu’on commence à apprendre en troisième année, c’est beaucoup plus précis. Voilà ce que c’est que le shiatsu.



C'était donc la première partie de cette interview. La seconde partie est disponible ici.